L’HISTOIRE DES COFFEE SHOP AUX PAYS-BAS

Bien que la culture, la consommation et la vente de cannabis soient interdites par la Convention Unique sur les Stupéfiants (CUS) convoquée par l’ONU en 1961. Signée par 183 pays, elle s’est fixée comme objectif de limiter la production ainsi que toute activité commerciale ayant un quelconque lien avec les substances édictées comme interdites par cette convention. Diverses substances sont inscrites dans cette convention comme le cannabis qui est placé dans la catégorie I (« schedule IV » en anglais), c’est-à-dire la catégorie la plus restrictive et la plus répressive.

Aux côtés du cannabis dans cette catégorie, on retrouve la cocaïne, l’héroïne, l’oxycodone et la morphine. Ces substances sont caractérisées comme ‘ayant un potentiel d’abus fort et des effets nocifs importants » et sans « pour autant disposer d’une valeur thérapeutique ». Quant on sait que le cannabis a longtemps été utilisé pour ses vertus thérapeutiques et qu’aujourd’hui de plus en plus de pays se mettent à légaliser le cannabis à usage médical, cela prête à sourire. Quoi qu’il en soit, à l’époque, le cannabis est fortement diabolisé alors qu’il était utilisé il y a encore quelques décennies pour les vêtements, les médicaments sans que cela ne pose aucun soucis. Dans cette torpeur qui entoure le cannabis, les Pays-Bas sont les premiers à reprendre leurs esprits.

DRAPEAU NÉERLANDAIS

Tout se passe sous le mandat de Joop Den Uyl, Premier Ministre Néerlandais (1973-1976). De plus, il faut avant tout savoir que l’expérience du Pays-Bas avec ma drogue a toujours été unique dans le sens où il y avait assez peu de problèmes de toxicomanie et par conséquent pas d’inquiétude à avoir à cet égard. Il est donc difficile de comparer l’initiative de ce pays à celles prises par les autres pays aujourd’hui.
 

Au 20ème siècle, le Pays-Bas devient le premier producteur mondial de cocaïne et obtient le monopole de la vente d’opium à la population. Le Pays-Bas trouve un marché très lucratif de l’opium dans les Indes néerlandaises (îles d’Asie du sud-est contrôlées par les Pays-Bas jusqu’au 17 août 1945, jour où elles proclament leur indépendance). Concernant le cannabis, son usage ne commence à se répandre qu’après la Seconde Guerre Mondiale mais il est vite interdit en 1953. Cependant, dans les années 1960-1970 naît un mouvement de liberté prônant l’expérimentation ainsi que l’ouverture d’esprit et c’est comme ça que la consommation de cannabis repart à la hausse. Les autorités, face aux trop nombreux appels qu’ils reçoivent, deviennent plus laxistes face à la consommation et la possession de cannabis car ils savent très bien qu’ils ne peuvent enrayer ce phénomène qui est devenu beaucoup trop répandu pour eux. La drogue est de plus en plus consommée à l’intérieur du pays ce qui inquiète ses voisins Européens. Entretemps, un nouveau problème de drogue fait surface au Pays-Bas: l’héroïne. A l’époque, Amsterdam, la capitale, est envahie par la cocaïne et ce nouveau marché de la drogue est particulièrement violent ce qui engendre un certain nombres de problèmes non négligeables.

Dans les années 1970, nous sommes donc face à un marché de l’héroïne très problématique et des forces de l’ordre débordées entre les problèmes de consommation du cannabis et de consommation d’héroïne. Afin de libérer les autorités pour qu’elles puissent se concentrer sur la répression du marché de l’héroïne, une réflexion sur la dangerosité du cannabis commence. En 1972 est publié le rapport « Touwtrekken om hennep » (« Le chanvre : quand on tire sur la corde », aussi appelé le rapport Baan) qui tire la conclusion qu’il est tout à fait possible de consommer du cannabis de manière responsable. Par ailleurs, la consommation du cannabis est comparée à celle du tabac ou encore de l’alcool. Suite à ce rapport et devant l’urgence à agir sur le marché de l’héroïne, le cannabis est dépénalisé. Sa culture, sa possession et sa consommation ne représentent plus un crime pénal pour lequel quelqu’un peut aller en prison mais ce sont toujours des infractions aux yeux de la loi  Une politique de tolérance, inédite dans le monde entier, se met alors en place au Pays-Bas. Par ailleurs, Les Pays-Bas est le premier pays à faire la distinction entre les drogues douces et les drogues dures en 1976. Le cannabis est alors classé dans la catégorie des drogues douces, c’est-à-dire une drogue qui n’a qu’un effet mineur sur l’organisme de la personne qui la consomme et ne pouvant engendrer qu’une faible dépendance mentale. De plus, dans le cadre de la prise de drogue douce, le risque de décès par surdose est nul.

Avec cette politique de tolérance, chaque individu est autorisé à avoir sur lui cinq grammes maximum de cannabis. Si un individu est arrêté avec moins de cinq grammes de cannabis/haschich, il ne risque pas de poursuites judiciaires mais la police peut se débarrasser de sa marchandise. Si cette limite de cinq grammes est dépassée, l’individu peut être suspecté de faire de la vente illégale de cannabis, ce pour quoi il risque une amende dont le montant peut atteindre jusqu’à 3500 euros. Si un individu est arrêté avec plus de trente grammes de cannabis cela constitue un délit passible d’une peine de prison de deux ans et/ou d’une amende pouvant atteindre jusqu’à 16750 euros. Si cette nouvelle législation de 1976 laisse beaucoup de libertés par rapport aux législations des autres pays, il n’en reste pas moins que la consommation du cannabis est fortement encadrée. Par exemple, il est formellement interdit de consommer du cannabis sur la voie publique.

La politique de tolérance autorise chacun à cultiver son propre cannabis selon une limite de cinq plants par foyer et la culture doit être exclusivement personnelle. Les accessoires comme tentes de culture, les lampes sont interdits car cela se rapproche trop d’une culture professionnelle. Posséder plus de cinq plants est considéré comme un délit.

Le légendaire greenhouse

COFFEE SHOP GREENHOUSE

Les seuls endroits autorisés à posséder du cannabis et à le vendre sont les très célèbres coffee-shop. Pour y entrer, vous devez avoir plus de dix-huit ans, voir vingt-un ans dans certains. Diverses lois définissent les conditions d’existence des coffee-shop : ils n’ont pas le droit de vendre plus de cinq grammes de cannabis à la même personne (par ailleurs, seulement deux passages par personne par jour sont autorisés) et le stock de la boutique de ne doit pas excéder les cinq cents grammes. Depuis 2008, les coffee-shop ne sont plus autorisés à moins de 250 mètres d’une école et depuis 2009, la consommation d’alcool y est aussi interdite. Les coffee-shop ne sont pas autorisés à faire la publicité incitant à la consommation de cannabis. Ils doivent également faire très attention aux retombées de leur commerce : ils doivent éviter toute nuisance pour le voisinage tel que le bruit, les déchets et les allées et venues incessantes sous peine de se voir être obligés de mettre la clef sous la porte. De plus, le bourgmestre (appelé aussi le Premier magistrat, détenteur du pouvoir exécutif au niveau communal) peut, s’il le souhaite, rajouter des interdictions par le biais d’arrêts municipaux.

Si les coffee-shop ont toujours été très populaires aux Pays-Bas mais également chez les pays frontaliers, leur existence a été menacée plusieurs fois. On parle des Pays-Bas comme le centre mondiale du cannabis récréatif.

La carte nécessaire pendant un temps pour pouvoir être client

En mai 2012, une loi a déclaré illégal pour les coffee-shop de certaines villes la vente de cannabis à des étrangers. En effet, pour aller dans les coffee-shop, il fallait obtenir une carte appelée la « wietpas » seulement disponibles pour les Hollandais résidant aux Pays-Bas. Cinq mois plus tard, la loi a été abrogée et chaque ville a eu le loisir de décider de l’accès aux coffee-shop pour les étrangers.

De manière générale, ce sont plutôt les villes au sud du pays qui interdisent l’accès des coffee-shop aux étrangers car ce sont celles qui ont été le plus touché par le « tourisme de la drogue » (tourisme dans lequel des individus voyagent vers un pays possèdant une législation plus souple en matière de consommation de stupéfiants, il est généralement décrié pour les nuisances qu’il occasionne). Vous trouverez ici la liste des villes dont les coffee-shops sont ouverts aux touristes.

Quelques coffee-shop célèbres:

Le Mellow Yellow

MELLOW YELLOW

Situated on Oudezijds Voorburgwal, it is said to be the first coffeeshop in Amsterdam, the one that laid the benchmark for the contemporary coffeeshop.|Situată pe Oudezijds Voorburgwal, se spune că este primul coffeeshop din Amsterdam, cel care a devenit etalon pentru cofeeshop-urile contemporane.
Le Bulldog

THE BULLDOG

Le Mellow Yellow, un des plus vieux coffee-shops d’Amsterdam, a malheureusement dû mettre la clef sous la porte quelques jours avant son cinquantième anniversaire car il était trop proche d’une école suite à une loi de 2008. A droite, il y a The Bulldog, un coffee-shop mythique dont la façade a mis de plus de six ans à être peinte par l’artiste Harold Thorton (« The Kangaroo »), un peintre australien.Cependant, avec les politiques de plus en plus strictes concernant les coffre-shops, leur avenir semble menacé. En effet, le nombre de coffre-shops aux Pays Bas diminue sensiblement chaque année. Alors qu’en 2016, il y avait 573 coffre-shops aux Pays-Bas alors qu’en 2012, il y en avait encore 617.

Malgré tout ce que nous vous vu à propos des Pays-Bas, il faut savoir qu’aujourd’hui le cannabis n’est toujours pas légal, il est encore seulement toléré par les autorités Néerlandaises. Alors que les Pays-Bas avaient pris de court le reste du monde en étant les premiers à instaurer une politique de tolérance envers le cannabis. Tandis que tous les autres pays suivaient les Etats-Unis dans la politique de diabolisation et de prohibition du cannabis, les Pays-Bas s’émancipaient de leur autorité. Aujourd’hui la donne semble avoir changé. Le Colorado, l’état de Washington, l’Alaska, la Californie, l’Oregon et Washington D.C ont légalisé le cannabis à usage récréatif et encore d’autres états (dix-neuf en tout) l’ont légalisé à but thérapeutique. D’autres pays comme l’Uruguay a également légalisé l’usage du cannabis. Les Pays-Bas, pourtant si avance par rapport aux autres il y a quelques décennies, semble aujourd’hui en retard.

Vous pouvez nous retrouver dans notre magasin au Musée du Fumeur au 7 rue Pache 75011 Paris.

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